Une vigilance renforcée face aux vagues de chaleur
Chaque été, le même constat se répète : les vagues de chaleur s’intensifient, s’allongent et arrivent plus tôt. En juin 2025, plusieurs régions françaises ont déjà franchi le seuil d’alerte. Sur les chantiers du Sud-Ouest et du pourtour méditerranéen, des cas de malaises et d’hyperthermies ont été signalés parmi les travailleurs du BTP, certains ayant nécessité une prise en charge d’urgence.
Ce type d’accident, malheureusement évitable, rappelle à quel point la canicule n’est pas un simple désagrément estival : c’est un facteur de danger professionnel avéré.
Chaleur extrême et travail isolé : une combinaison à risque
Les métiers concernés sont nombreux : conducteurs d’engins, ouvriers du bâtiment, agents d’entretien, agents de maintenance en extérieur, personnels agricoles… Pour toutes ces professions, l’exposition à de fortes chaleurs favorise la déshydratation, la perte de vigilance, voire le malaise grave. Or, lorsqu’un salarié intervient seul, sans lien visuel ni auditif avec un collègue, le délai avant assistance peut devenir critique.
C’est précisément dans ce contexte que la notion de « travailleur isolé » prend tout son sens. Le Code du travail (article R4543-19) impose à l’employeur de garantir la possibilité d’alerte et de réponse rapide, quels que soient les aléas climatiques. Lorsqu’une intervention est menée sans assistance immédiate, un système d’alarme individuel fiable n’est pas une option : c’est une nécessité.

Le rôle des dispositifs d’alerte en période de canicule
Les dispositifs de protection du travailleur isolé (PTI-DATI) jouent un rôle déterminant lors des épisodes de forte chaleur. Non seulement ils permettent de détecter automatiquement une chute, une immobilité prolongée ou une perte de verticalité, mais ils offrent aussi un accès direct à un centre de téléassistance en cas de besoin.
Durant ces périodes, le risque de perte de connaissance ou de malaise soudain est bien réel. Un boîtier PTI correctement configuré, équipé d’une pré-alarme sonore et d’un système de transmission en temps réel, peut permettre une intervention rapide, même lorsque le travailleur n’est plus en mesure d’agir par lui-même.
Pour les entreprises, cela implique de fournir l’équipement adapté, mais aussi de s’assurer qu’il est opérationnel, chargé, porté et maîtrisé par les utilisateurs. Une formation spécifique à l’utilisation du dispositif, mise en place dès les premiers épisodes de chaleur, constitue un atout concret.
Bonnes pratiques à adopter en cas de forte chaleur
Outre les équipements individuels, certaines habitudes permettent de limiter les effets de la chaleur sur le terrain :
- Adapter les horaires : privilégier les heures les plus fraîches pour les tâches les plus physiques.
- Faire des pauses régulières à l’ombre ou dans des zones ventilées.
- S’hydrater fréquemment, même sans sensation de soif.
- Porter une tenue adaptée : vêtements légers, amples et couvrants pour limiter l’exposition directe.
- Rester attentif aux signes de fatigue ou de malaise, pour soi et pour les autres.
Ces bonnes pratiques doivent s’inscrire dans une organisation globale cohérente, formalisée dans le document unique, et relayée à l’ensemble des équipes – y compris intérimaires et sous-traitants. La canicule ne doit plus être considérée comme un imprévu, mais comme une donnée récurrente à intégrer dans les plans de prévention.
Un sujet d’actualité qui demande de la rigueur
Les conditions climatiques évoluent plus vite que les pratiques sur le terrain. Des accidents graves, comme celui d’un ouvrier de 35 ans dans les travaux publics en Bourgogne-Franche-Comté, rappellent que les consignes générales ne suffisent pas. C’est l’ensemble du dispositif de sécurité – humain, organisationnel, matériel – qui doit être revu dès que la température franchit certains seuils.
La canicule n’est pas une fatalité. En anticipant, en formant et en équipant les équipes de terrain, il est possible de limiter les accidents et de garantir une continuité d’activité dans des conditions sûres.